Un peu d'histoire

Déjà pendant l'époque Gallo-romaine...

Le village de Bouliac tel qu’il apparaît aujourd’hui doit sa notoriété à sa gastronomie et ses excellents vins de « Premières Côtes ». Facilement repérable au lointain par son antenne TDF perchée sur ses hauteurs, Bouliac est une commune à la porte de l’Entre-Deux-Mers.

La particularité du village est l'hétérogénéité de son milieu dont les différents agents n’ont cessé de jouer un rôle au cours des siècles. Ces trois terroirs sont : Le plateau d’Entre-Deux-Mers qui occupe plus de la moitié du village. Les pentes dont la principale est indéniablement le coteau du plateau : La vallée de la Garonne.

Une occupation préhistorique

Ce site fut occupé durant la préhistoire comme l’atteste la présence de vestiges dans la grotte de l’Ermitage située juste en dessous des escaliers de l’église. Il s’agit d’une occupation humaine remontant à l’ère paléolithique entre 16 000 et 10 000 ans av. J.C. Suite à un vide chronologique de 8 000 à 14 000 ans, on retrouve une présence humaine à l’extrême fin de la préhistoire entre 2 200 et 1 800 av. J.C., puis durant l’âge de bronze et l’âge de fer.

Mais l’histoire de Bouliac ne semble débuter véritablement qu’à partir de la période gallo-romaine. Une nécropole située sur le pourtour de l’église sous le monument au mort atteste la présence d’une population dès le troisième siècle.

Un lieu de miracle

Entre le Ve et le VIe siècle, Bouliac devient chrétien et s’insère dans le réseau paroissial qui se met dès lors en place. Au VIe siècle, Bouliac est reconnu par Grégoire de Tours comme lieu de miracle. A l’intérieur de l’église primitive dont les fondations se trouvent sous l’actuelle, se trouvaient les tombeaux de deux prêtres. Lorsque les clercs commençaient à psalmodier en chants alternés, les voix des prêtres défunts venaient se mêler aux chants attestant ainsi qu’il existait bien une vie après la mort.

Au XIIe siècle, une nouvelle église fut construite. Il s’agit de l’actuelle dédiée à Saint Siméon le Stylite. Véritable joyau de l’art roman, ses sculptures sont d’une grande beauté. Mêlant scènes bibliques et luttes entre le bien et le mal, celles-ci auraient été taillées par le même atelier que celui de la Sauve-Majeure. C’est à cette époque qu’une famille de chevaliers du nom de « de Bouliac » vivant sur le village apparaît. Ce lignage prit donc racine au cœur même de ce terroir. Le premier représentant connu de cette famille qui devait laisser trace dans l’Entre-Deux-Mers jusqu’au XVIe siècle fut un certain Amanieu, Amanieu de Bouliac.

Du XIVe au XVIe siècle, d’illustres feudataires possédèrent des domaines et des seigneuries sur le village. Parmi eux, citons Doat Amanieu de Bouglon qui reçut en 1330 le droit par le roi d’Angleterre Edouard III de construire sur la paroisse une maison forte en récompense des services rendus durant les guerres d’Ecosse, de Flandres et de Guyenne auxquelles il participa. Au XVe siècle, le Maréchal Poton de Xaintrailles qui fut un compagnon de Jeanne d’Arc se vit doter d’un certain nombre de domaines sur le village et sur les environs en récompense de sa victoire contre les Anglais. Les grands ordres religieux de Bordeaux comme l’abbaye de Sainte-Croix, le Chapitre Saint-André ou encore les bénéficiers de l’église Saint-Michel entre autres, furent aussi de puissants seigneurs possédant une multitude de terres et de paysans.

Les bourgeois bordelais commencèrent, à partir du XIVe siècle et plus à partir du XVIe et au-delà par le négoce du vin, à devenir d’importants propriétaires fonciers. Le vin déjà présent depuis les romains connut alors une rapide extension de son exploitation sans devenir majoritaire pour autant, cédant la primauté aux céréales. Ce sont les négociants qui, de génération en génération, furent à l’origine de la construction des plus belles maisons de Bouliac au cours des siècles suivants.

Dominant fièrement son village, l’église contempla alors les siècles d’histoire qui se déroulèrent sous ses yeux jusqu’à aujourd’hui. Elle fut témoin des progrès et des deuils des Bouliacais. Désaffectée pendant la Révolution Française, ouverte à nouveau en 1823 seulement, elle avait besoin à l’époque d’une importante restauration. Il fallut néanmoins attendre 1859 pour commencer à exécuter les travaux nécessaires. Ceux-ci ne s’achèveront qu’en 1877 avec la nouvelle sacristie après la destruction du clocher médiéval en 1864 et la construction de l’actuel en 1870. La dernière intervention eut lieu de 1984 à 1991.

Christian BLOCK
Histoire de la paroisse de Bouliac de la fin de la préhistoire à 1550 -Bordeaux 1996-

Pey Berland fortifie l'église

Durant la guerre de cent ans, le village fut relativement épargné. Si la population souffrit de la grande peste noire de 1348 comme partout ailleurs, sa proximité avec Bordeaux le protégea des opérations militaires.

Néanmoins, les troubles étaient si grands et les périls si omniprésents que Pey Berland, le futur archevêque de Bordeaux, nommé curé de Bouliac en 1413 décida de fortifier l’église du village afin que celle-ci puisse servir de refuge en cas d’alerte. Les traces de ces travaux s’aperçoivent encore notamment par le biais de meurtrières encore visibles.